Les Orgues de la Basilique Notre-Dame de Valenciennes (1891).

 

La Basilique Notre-Dame fut terminée en 1864, et en 1888, une riche Valenciennoise, Madame Veuve Edouard Hamoir, bien connue dans la région pour ses nombreux dons, paya les deux orgues de la Basilique. A cet effet, une commission fut créée pour le choix du facteur d'orgue. Deux d'entre eux furent retenus : Cavaillé Coll et Joseph Merklin qui étaient certainement les deux plus prestigieux de l'époque.

Aussitôt il y eut un vif intérêt pour le projet et de nombreuses lettres de grands musiciens appuyaient tantôt l'un, tantôt l'autre.

Les lettres en faveur de Cavaillé Coll étaient signées d'un certain Copin et de Widor qui n'arrêtaient pas d'attaquer le projet de Merklin. Celles en faveur de Merklin étaient signées de Théodore Dubois, de César Franck, de Wolf de l'Académie des Sciences etc.....

Tout ceci prit une ampleur telle que cela fut appelé l'affaire de Valenciennes.

Après beaucoup de déboires, le projet de Merklin fut retenu. Il allait devenir un des plus ambitieux de l'époque.

En effet, Merklin allait construire un des tous premiers orgues électriques au monde. Ce dernier fut inauguré en 1891 en même temps que se déroula la grande exposition universelle de Paris où fut présentée "la fée électrique". Tous les grands noms de l'époque étaient unanimes, louant l'orgue de Valenciennes, comme étant une parmi les plus belles réussites, tant sur le plan de ses sonorités que de sa technologie, ce qui le plaçait parmi les plus modernes et les plus beaux instruments de l'époque.

Depuis, l'orgue de Valenciennes a subi quelques travaux :

- en 1902 par J. Gutschenritter (successeur de Merklin).

- en 1944 par la maison Pleyel de Paris, qui avait racheté les archives de Cavaillé Coll, effectua un démontage et un dépoussiérage complet sans modifier l'instrument.

De 1952 à 1970, l'instrument est entretenu par la maison Müller.

Nous arrivons à une période néfaste pour l'orgue Romantique. En effet, des courants néoclassiques naissant un peu partout dans le monde, conduisirent les facteurs d'orgues à modifier les instruments de la fin du siècle dernier, de façon à ce que les organistes puissent jouer la musique classique, mais cela défigura souvent les orgues de façon irréversible.

L'orgue de Valenciennes a subi peu de modifications, Müller ayant commencé son projet de restauration mais n'ayant pu le terminer faute d'argent : une grande partie de l'orgue fut donc conservée intacte.

Ensuite, pendant une vingtaine d'années, l'instrument tomba dans l'oubli. L' accumulation de poussières, l'apparition de nombreuses fuites et l'affaissement de gros tuyaux le rendirent inutilisable.

Enfin en 1989, Bruno Strangis avec son co-titulaire Yves Yollant (Auteur d'un ouvrage consacré à l'orgue Merklin de ND de Valenciennes édité par l'association A. Cavaillé-Coll) prennent en main l'instrument avec l'aide de quelques bénévoles. Ils redonnèrent vie à l'orgue de Valenciennes. Après avoir effectué un méticuleux travail de restauration durant cinq ans, ils ont essayé de restituer les sonorités oubliées du grand Merklin. Certains travaux de spécialistes ont été confiés aux ateliers de facture d'orgue Delmotte à Tournai en Belgique, notamment pour la confection de nouveaux pieds de bombarde au pédalier et de 56 tuyaux graves du cinquième rang de la fourniture qui avait disparu.

Depuis 1994, grâce aux démarches de " l'Association des Amis de l'orgue de la Basilique Notre-Dame de Valenciennes " les deux orgues de Valenciennes, sont classés monuments historiques.

Tous deux sont reliés ensemble et jouables par un seul organiste depuis l'orgue situé en tribune.

Il faut aussi mentionner que les travaux effectués depuis 1989 n'ont jamais été subventionné par des organismes publics.

Depuis 2002 Bruno Strangis entretient seul l'orgue.


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